Le crédit de 12 milliards de Fcfa accordé par la Bdeac au CHU de Brazzaville reste invisible tant le prurit destructeur de cet unique hôpital de référence au Congo crève les yeux.
Comme si la Bdeac ne dispose d'aucune politique de suivi des projets qu'elle finance dans la sous-région, à l'image de la Bad, Union Européenne, Banque Mondiale...
 
Le rapport de vérification de la Cobac, auquel nous avons eu accès, a été dressé par la mission du 11 janvier au 15 févier 2001 à la Bdeac. Il renseigne sur les concours douteux accordés par la Banque à des entreprises camerounaises, congolaises , gabonaises... Un exemple, Sifroid, propriété à l'époque de Claude Alphonse N'silou, qui a bénéficié d'un financement de la Bdeac, est présentée comme un "client de mauvaise foi...".
 
Le fait d'aller ressusciter l'histoire de la Bdeac doit amener la présidence actuelle au respect strict des normes prudentielles en matière d'octroi de crédits aux entreprises et aussi aux Etats actionnaires.
 
Selon des experts interrogés, la Bdeac accorderait des crédits à la tête du client, surtout quand les politiques s'y mêlent. Où sont donc passés les 12 milliards de Fcfa accordés au CHU de Brazzaville, aujourd'hui en grève et dépourvu de plateaux techniques de dernière génération dans certains services? La Banque fait-elle le suivi des projets qu'elle finance dans la sous-région ?
 
Gare à l'effet des mêmes causes du passé qui pourraient, si l'on n'y prend garde, déboucher sur les mêmes conséquences aujourd'hui.
N'eût été un plan de restructuration assez contraignant, cette gestion hasardeuse aurait conduit à la signature de l'acte de décès de la Banque.
 
À en croire nos sources, les tensions de trésorerie auxquelles sont confrontés des Etats de la sous-région les amène à solliciter le concours financier de la Bdeac, qui, sans sourciller, s'exécute souvent promptement...
Nous y reviendrons.
 
Alphonse NDONGO
.Journaliste économique et financier,
Brazzaville Congo